Mitsu

De sa naissance à ses sept ans :
Né un soir d’automne, pendant l’une des épidémies les plus virulentes qu’ait connu le village de la roche, Tsunemitsu n’a jamais eu conscience des difficultés qu’ont éprouvés ses parents dans les semaines qui ont suivis sa venue au monde. Prendre soin d’un nouveau-né dans de telles conditions était extrêmement difficile : il fallait s’éloigner de toute personne afin d’éviter à tout prix d’entrer en contact avec le virus, car si le bébé était atteint, sa vie risquait de s’interrompre avant même d’avoir vraiment débuté. Sa mère, Tsukiharu, demeurait à l’intérieur de la frêle cabane qui les protégeait de la pluie vingt-quatre heures sur vingt-quatre et le père, Kioshi, qui devait travailler pour faire vivre sa famille, était forcé de s’isoler des autres et, tous les soirs, avant d’approcher sa femme et son fils, allait se laver tout entier. Par la suite, Tsukiharu s’assurait de désinfecter tous les objets auquel il avait précédemment touché, pour s’assurer qu’aucune trace potentielle du virus ne persistait. Ainsi, lorsque Kioshi commença à montrer des symptômes de la maladie, il dut abandonner sa famille jusqu’à ce que tout risque de contagion ait entièrement disparu. Iwa était un village pauvre, la chasse y était difficile, l’agriculture et l’élevage, presque impossible. Les famines étaient fréquentes, et comme les corps en manque de forces n’avaient plus suffisamment d’énergie pour se protéger des virus, ces derniers se propageaient aisément. Rien que dans les dix dernières années, le village avait essuyé au moins trois épidémies de ce genre, et l’économie en pâtissait de plus en plus.

Malgré tout, Tsunemitsu ne fut pas victime de la maladie et, contrairement à d’autres rejetons de son âge, parvint a passer sa première année. Après cela, les risques de contagions éloignés, le village retrouva son rythme de vie normal, et le bambin enclencha sa croissance en nouant des liens amicaux avec les autres jeunes du village qui, comme lui, avaient été épargnés. De même, un lien très fort se tissait rapidement entre l’enfant et sa mère, toujours présente et si bonne pour lui. Son père, s’il était aussi très aimant, était plus sévère et moins présent, de sorte que bien vite, sa mère devint le parent préféré de Tsunemitsu. Le lien qui s’était tissé entre eux n’eut de cesse de se solidifier alors que les années passaient. Comme il n’y avait pas d’école à Iwa, Tsukiharu lui enseignait les choses essentielles : l’écriture, la lecture, les langues ainsi que l’histoire d’Iwa et des autres pays.

À l’âge de six ans, il commença son entraînement en tant que ninja. Ces derniers étaient rares à Iwa, les cours étaient donc donnés par les deux ninja les plus puissants du village, qui enseignaient tour à tour à un seul et unique groupe d’aspirants ninja, constitué d’environ trente élèves dont l’âge balançait allait de cinq à vingt ans. Il n’y avait qu’une seule classe, et tous les élèves apprenaient donc ensemble jusqu’à ce qu’ils soient élevés au niveau de ninja confirmés.

De sept à treize ans:
Enceinte à nouveau, Tsukiharu redoubla d’efforts afin de faire sentir à son seul fils né à quel point elle l’aimait, constatant la jalousie qu’entretenait ce dernier envers le petit être qui grandissait dans son ventre. Tout en continuant son apprentissage, elle prit aussi pour habitude de satisfaire ses caprices et de lui rapporter de nombreuses douceurs du marché, lorsqu’elle devait s’y rendre. Constatant que cette stratégie marchait, elle incita son époux a en faire autant, soucieuse de s’assurer que son fils grandissait avec tout l’amour qui lui était nécessaire.

C’est un après-midi dans ce genre-là, alors qu’elle était sortie afin de remplir de nouveau leur garde-manger, qu’elle se fit attaquée par un sans-abri affamé qui, sans vergogne, lui enfonça un poignard dans le ventre avant de s’enfuir avec le sac empli de nourriture qu’il transportait. La jeune mère, aidée de deux passants, regagna sa demeure avant de sombrer dans l’inconscience. Les deux hommes firent venir un médecin, lequel parvint à stopper l’hémorragie. Après avoir désinfecté la plaie, il annonça à sa patiente que les chances que le bébé ait survécues étaient minces, et qu’ils devraient le lui retirer pour qu’il ne demeure pas éternellement dans son ventre. Les médecins d’Iwa n’étant toutefois pas aussi expérimentés que ceux des villages plus prospères, Tsukiharu mourut après quelques jours de traitement, d’une hémorragie interne doublée d’une infection. Tsunemitsu, sous le choc de cette mort soudaine, sombra alors dans une période de profonde déprime qui dura plusieurs mois avant de s’effacer peu à peu. Il ne parvint toutefois pas à se remettre réellement de la mort de sa mère, ni a combler le vide béant qu’elle avait laissé dans son cœur d’enfant. Son père, lui aussi blessé par cette mort, oublia jusqu’à l’existence de son fils, et ce, durant plusieurs semaines. Puis, les choses se remirent peu à peu remplace, la terre se remit à tourner, et Kioshi se remis à travailler, alors que Tsunemitsu reprenait ses études de ninja. À l’âge de onze ans, l’apprentissage des techniques de bases terminée, Mitsu, ainsi que cinq autre apprentis, furent attribués à un groupe de plus haut niveau qu’eux, afin qu’ils découvrent d’eux-mêmes leurs affinités et qu’ils développent leurs techniques de combat. À partir d’une technique de transfert de chakra, Tsune créa son propre style de combat, basé sur la pratique du vaudou.

De treize à quinze ans :
Mitsu passa plusieurs années à améliorer sa technique qui, particulière et compliquée, lui causa beaucoup de problèmes qu’il du surmonter tour à tour. Car, que sa technique soit inédite impliquait aussi que personne n’était présent pour la lui apprendre : il devait, par lui-même, apprendre à créer, développer et contrôler cette technique, et ne pouvait bénéficier que des conseils de ses professeurs et de ses compagnons de classe. Le travail fut ardu, pénible et, bien souvent, des heures perdues à peiner et à s’épuiser sur une technique ne le conduisaient qu’à un cul-de-sac, et il se retrouvait forcé de tout recommencer. S’il a déjà pensé à tout abandonner, laisser tomber cette technique marginale pour se concentrer sur son affinité de terre, un détail lui faisait toujours reprendre courage, continuer en ce sens, et c’est à force d’efforts qu’il a enfin abouti à sa première technique. Cette technique, si elle n’était pas mortelle, permettait à son utilisateur – en l’occurrence, lui – de contrôler une personne à partir d’une poupée de glaise ou de chiffon chargée avec le chakra de ladite personne. Ainsi, même si cette technique n’était pas mortelle, elle confiait déjà une force considérable à Mitsu. Seul désavantage : cette technique ne permettait pas de faire parler la personne contrôlée. La cible se voyait donc incapable de parler dès qu’elle était sous contrôle.

Alors que Tsunemitsu atteignait ses quatorze ans, son père lui présenta la femme qu’il fréquentait depuis plus d’une année, déjà. Comme il ne tenait pas à vexer son fils, il avait cru bon d’attendre un peu avant dela lui présenter, mais dernièrement, mystérieusement, il s’était fait plus pressent, plus contraignant, et un laps de temps de trois semaines s’écoula entre la première fois où Mitsu rencontra la nouvelle compagne de son père et le mariage de ce dernier avec l’intruse dans leur famille. Tsune ne comprit le pourquoi de cette soudaine précipitation que quelques mois plus tard, lorsque la grossesse de la femme se fit plus évidente : Kioshi l’avait épousée afin d’épargner son honneur, car il était très mal vue, surtout pour une femme, de ne pas être vierge à son mariage. Ainsi, si une femme mariée perdait son époux, elle ne pouvait se remarier, contrairement aux hommes.

Cette femme, plus jeune que sa mère de six ans, était certes emplie de bonnes intentions et très gentille, mais Tsunemitsu la détesta dès le premier regard, encore sous le choc de la mort pourtant lointaine de sa mère. La petite fille que portait la femme vint au monde quelques jours avant le quinzième anniversaire de Tsune, si bien que, dans l’excitation du moment, on en oublia jusqu’à son existence. Qu’on oublie son adversaire blessa profondément l’adolescent qui, pour la première fois, céda à la folie qui menaçait d’éclater à chaque instant depuis la mort de Tsukiharu, et lui et son père se perdirent dans un conflit qui, à force, devint violent. Mais plutôt que de s’en prendre physiquement à son père, Mitsu préféra se rendre à la chambre de son père, où reposait le berceau de l’enfant nouvellement né. D’un furieux coup de pied, il le renversa et retint un hurlement de colère en entendant le poupon pousser des cris de détresse en jouant de ses petits bras potelés dans le vide. À cet instant, des mains le saisirent par derrière, le forçant à faire quelques pas de recul. Remontant les mains à son col, il tenta de forcer les doigts qui le retenaient tout en secouant la tête, hors de lui, glapissant et hurlant toujours, pleurant, aussi, probablement.

De cet instant de son passé, il ne se souvient plus que d’un vague brouillard, des cris que lui avait poussé, ainsi que de ceux de sa petite demi-sœur, Kiera, qu’il avait retrouvé étendue morte devant lui après avoir repris conscience. Le corps tremblant, il s’était relevé, et avait découvert, à ses pieds, son père, gisant mort. Dans sa folie, il avait tué et sa petite sœur, et son paternel, mais la cause de tous ses soucis, elle, vivait toujours, recroquevillée dans un coin de la pièce. Toute tremblante devant l’horrible scène à laquelle elle venait d’assister, sa belle-mère n’osait pas regarder, redoutant le châtiment que lui réservait l’adolescent. Mais ce dernier, rattrapé par sa conscience, s’était laissé retomber à genoux devant son père et avait blottit la tête dans son cou en pleurant sa mort, mort dont il était la cause. Il pleura longtemps sur le corps de cet être à qui il devait la vie, mais lorsque ses pleurs cessèrent, sa douleur diminua, le rassurant : cette douleur n’était rien comparé à celle qui lui avait inspiré la mort de sa mère. En constatant la présence silencieuse de l’épouse de son père, il hésita, avant de s’approcher et de s’agenouiller devant elle. De sa poche, il sortit une petite poupée de chiffon, qu’il laissa reposer au fond de sa main un instant, avant de l’appuyer contre le cou de la femme, sourire aux lèvres. Ainsi exerça-t-il son pouvoir sur un être humain pour la première fois. Amusé par la sensation de contrôle que lui procurait cette pratique, ainsi que par le vide et la douleur qui animait les yeux de cette femme déchue, Mitsu éclata d’un rire fort, dément, terrifiant. Les sanglots de sa troisième victime lui firent écho.

De quinze à dix-huit ans:
Mitsu n’avait soumis la femme à sa technique que pour s’assurer de son silence, car il n’était pas sans savoir que l’acte qu’il avait commis et ceux qu’il s’apprêtait à commettre lui vaudraient d’être puni par la mort. Ainsi s’arrangea-t-il pour que la femme devienne soudainement muette et, suite à cela, il se chargea lui-même de se débarrasser des corps de son père et de Kiera. Puis, il laissa sa belle-mère seule dans cette demeure emplie par la mort et le froid, et il ne la revit plus jamais. Quant à la poupée qu’il avait utilisé pour s’emparer d’elle, il l’avait rangé dans l’une des poches de son long manteau rouge pour ne plus jamais y toucher de nouveau. Si l’acte qu’il avait commis l’avait d’abord écoeuré, il s’est vite découvert l’envie irrésistible de recommencer, encore et encore. En premier lieux, donc, il se surpris à sortir de nuit, à la recherche de gens qui n’auraient pas été gentils, de gens qui auraient mérités d’être punis … puisque sa conscience ne lui permettait pas encore d’assassiner des innocents. Le jour, il continuait de s’entraîner avec ses professeurs et les autres apprenants, afin de détourner les soupçons de sa personne. Mais, peu à peu, son envie de sang devint plus grande, plus incontrôlable. Bientôt, il disparu de la circulation, n’assistant même plus à ses cours d’apprenti ninja, n’apparaissant que dans l’ombre pour s’en prendre à un passant qui ne se montrait pas assez méfiant. Les meurtres, tous plus terribles les uns que les autres, s’enchaînèrent ainsi pendant plusieurs semaines, plusieurs mois … Puis il cessa, rassasié. Tuer ne lui apportant plus le même plaisir que précédemment, Mitsu s’arrêta et, plutôt que d’errer à la recherche de victimes, se remit à travailler sur ses techniques. Une année entière passa sans qu’il fasse parler de lui davantage, et à la naissance de ses dix-sept ans, Tsunemitsu se remis à pratiquer ses activités de meurtrier. Cette série de meurtre fut toutefois plus courte que la précédente puisque, après à peine quelques soirs à chasser le gros gibier, l’adolescent vit son envie de sang se dissiper brutalement, remplacée par une déferlante soudaine de regrets. Il contempla un instant le corps qui gisait entre ses bras en pleurant et, sans réaliser que ce geste lui vaudrait la mort par pendaison, il alla se livrer aux autorités d’Iwa.

De quinze à dix-huit ans:
On le laissa croupir en prison pendant quelques semaines, le temps que les détails administratifs soient réglés. Entre temps, le remord qui avait envahi Tsune s’était effacé, remplacé de nouveau par cette folie meurtrière, mais il s’était retrouvé, cette fois, beaucoup plus lucide que précédemment. Capable de réfléchir, de résonner, il s’était découvert dans une situation assez drastique et, incapable d’envisager une manière de fuir, il commençait à laisser la panique le gagner. Il ne voulait pas mourir. Il avait toujours craint la mort … C’est ainsi qu’il se surpris, à quelques reprises, à murmurer des supplications, des prières, des demandes, sans pour autant s’excuser. Lui qui n’avait jamais cru en Dieu, se mit à prier pour son salut. Et, un soir, on le lui accorda… Il sommeillait dans sa cellule lorsque des explosions en firent trembler le sol, tout en faisant ciller ses tympans. Éveillé en sursaut, Mitsu se précipita sur les barreaux de sa cellule, effrayé par la détonation qui venait de retentir, tout proche. Soufflé par la puissance de l’explosion, le mur de la cellule se fendit en deux par endroits, et par la suite, il lui suffit de quelques poussées pour que les colonnes de briques s’effondrent lamentablement par terre. Fébrile, il s’écarta aussitôt de sa cellule et, sans prêter garde aux gens qu’il croisait et qui, eux non plus, ne le remarquaient pas, s’élança vers les frontières du village. Il n’y avait visiblement aucun combat d’enclencher, les preuves de la scène qui venait pourtant de se passer se limitaient aux cadavres qui jonchaient le sol et aux nuages de poussière que les explosions avaient soulevés.

Il croisa un groupe de ninja qui semblaient s’afférer rapidement et, comprenant qu’ils s’apprêtaient à lancer à la chasse à un déserteur, il s’empressa de fuir le village, pressé d’échapper à ces possibles poursuivants. Il n’avait pas encore passé les frontières que son regard se posa sur une forme humaine qui, plusieurs mètres devant lui, courait. Malgré la distance, il n’eut pas de mal à définir l’identité du fuyard à qui il devait cette nouvelle liberté : Deidara, le fou des explosions. Comme ils avaient approximativement le même âge – Mitsu était peut-être un peu plus âgé que lui – ils avaient été compagnons de classe pendant plusieurs années, sans jamais vraiment devenir amis ou même se rapprocher. Mitsu l’avait perdu de vue lorsque la classe avait été séparée en groupe de six. Cette soirée là, toutefois, il parvint à s’avouer reconnaissant envers lui, puisque, même si là n’avait pas été son intention, il l’avait libéré avec l’une de ses bombes. Toute la nuit durant, le meurtrier suivit le déserteur à distance, se fiant sur son pas pour s’éloigner du village. Puis, au levé du jour, il bifurqua, empruntant une autre direction, craignant d’être surpris par un groupe de ninja d’Iwa lancés à la poursuite du terroriste.

De dix-huit ans à maintenant:
Tsune se croyait suffisamment puissant pour vivre en tant que déserteur, mais découvrit bien vite qu’à dix-sept ans et quelques, vivre en tant que gibier solitaire était beaucoup plus ardu que ce qu’il s’était imaginé. Après avoir manqué de peu d’être rattrapé par les autorités de différents pays ninja, il décida de se trouver une alliance : Konoha. Il se souvenait vaguement d’une histoire qui avait mal tourné entre le village de la roche et celui de la feuille, plusieurs années plus tôt. Concernant une certaine famille Hyûga. Konoha ne serait probablement pas tenté de donner un coup de main à Iwa suite à ces évènements. Mitsu décida donc de tenter sa chance, pensant avec raison qu’on pourrait l’accepter là-bas malgré son statut de déserteur doublé d’un meurtrier. Malgré quelques réticences de la part des hauts placés du village, Mitsu fut, après de longs mois de négociation, accepté en tant que membre à part entière de Konoha, à condition que l’on supervise sa progression, afin que de nouvelles crises meurtrières comme les deux qu’il avait provoquées à Iwa ne surviennent pas de nouveau. Pour se faire, on le plaça sous les ordres de celui qui, tout au long du procès, avait argumenté en sa faveur : Danzo. Forcé par la force de lui obéir, Mitsu finit par développer pour lui un certain respect doublé d’admiration, qui se renforça lorsqu’il comprit que l’homme avait penché en sa faveur car il considérait que son pouvoir pourrait lui être plus qu’avantageux. Ainsi débuta-t-il sa nouvelle vie à Konoha : avec des cours de psychologie, et sous la tutelle d’un politicien félon mais néanmoins puissant.

La joue reposant contre la céramique froide de sa cellule, Mitsu reposait, silencieusement endormi, les bras encerclant ses propres épaules dans une vaine tentative de se réchauffer. Quelques cris l’avaient précédemment troublé son sommeil, mais à présent, il ne portait plus attention à ceux qui résonnaient, s’étant habitué à leur présence. Il ne réagit que lorsque, tout près, un énorme bruit s’éleva, brusquement et sans appel. Cette fois tirée violemment de son sommeil, Mitsu frémit en entendant le mur de pierre se lamenter, gémir, ployer alors que de larges veinures apparaissaient dans la brique ainsi que dans le toit. Craignant d’être écrasé dans un possible éboulement, l’adolescent recula jusqu’au coin opposé de sa cellule, se blottissant à l’intersection des barreaux et de l’un des murs, en espérant que le tout résisterait et qu’il ne se retrouverait pas broyé. Plusieurs pierres tremblèrent avant de se répandre sur le sol de sa cellule avec un grand bruit, projetant dans le ciel un nuage de poussière qui s’enfonçait impitoyablement dans ses poumons ainsi que dans sa bouche. Étouffant, Mitsu s’éloigna du coin où il s’était tapi, fonçant vers le mur craquelé qu’il percuta de son épaule. Sous l’impacte, le mur chancela dangereusement pendant un instant, avant de s’effondrer, emportant avec lui le jeune homme qui se tenait toujours appuyé sur la brique. Le jeune ninja se retrouva ainsi projeté à l’extérieur, et c’est sans considérer la sévère douleur à sa hanche qu’il s’éloigna à la course du centre de détention d’Iwa, désirant plus que tout éviter d’être rattrapé par les gardes qui ne manqueraient pas de se lancer à sa poursuite. Craignant d’être reconnu en restant a découvert, il s’était d’abord enfoncé dans la foule qui ne lui portait aucune attention et, allant à contre-courant, c’était dirigé vers le lieux des précédents explosions, d’où, il le savait, il serait plus aisé de quitter le village.

Malheureusement, il constata bien vite que tous ses anciens professeurs et camarades ninja s’apprêtaient à se lancer dans une chasse à l’homme. Ils s’équipaient rapidement, formaient des équipes et établissaient des points de rencontre ainsi que quelques esquisses de stratégies, afin de s’assurer que le terroriste qui avait provoqué ce désastre ne s’échappe pas. Mitsu les avait contourné prudemment, parfaitement conscient du fait que s’il désirait s’échapper, il devrait partir avant eux. Si l’inverse devait se produire, ses chances de ne pas être repérés par les équipes d’interventions étaient extrêmement minces. Il attendit donc de voir les différentes équipes concentrées dans leur tâche, et alors, s’élança au dehors du village, courant et bondissant en usant de ses capacités de ninja, nonobstant la douleur qui ne relâchait pas sa hanche. Fuyant d’abord à l’aveuglette, il prit un bon moment avant d’apercevoir le déserteur grâce à qui il était parvenu à s’échapper, courant lui aussi, plusieurs mètres devant. De le reconnaître ne fut pas une grande surprise; il en était déjà venu à la conclusion qu’il s’agissait de Deidara. Qui d’autre que lui aurait pu quitter son village natal en le faisant exploser? Après un moment d’hésitation, Mitsu décida de garder ses distances. Malgré la reconnaissance qu’il éprouvait envers ce ninja d’à peu près son âge, il ne désirait pas que sa route soit accompagnée par celle d’un autre. Il se contenta donc de suivre le déserteur pendant de longues heures, se fiant à lui pour s’éloigner du village sans tourner en rond et, lorsqu’il se jugea assez loin d’Iwa, il changea de direction. Un dernier regard au second fuyard lui appris que ce dernier n’avait toujours pas stoppé sa course. Mitsu inspira profondément et, un sourire goguenard aux lèvres, hurla :

« MEERCIIII! »

Puis il éclata d’un rire sordide, tout en s’élançant de nouveau dans la direction qu’il venait de choisir, sans vraiment savoir où elle le conduirait.

Konoha! x)

N'importe. Choisissez un rang qui conviendrait au perso! x)